A la conquête de l’espace !

Barack Obama a expliqué hier sa politique spatiale, lors d’un discours  prononcé au Centre spatial Kennedy de Cap Canaveral, en Floride. Le président américain a indiqué que l'augmentation de 6 milliards de dollars du budget de la NASA doit permettre d'accélérer l'exploration du système solaire et d'aider le secteur privé à mettre au point des fusées destinées à emmener les astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS). Il souhaite pouvoir mettre des astronautes sur l’orbite de Mars vers 2035. "Nous pensons que d'ici 2025 un nouveau vaisseau spatial (...) nous permettra pour la première fois d'entreprendre des missions habitées au-delà de la lune dans les profondeurs de l'espace". "Nous commencerons ainsi à envoyer des astronautes vers un astéroïde pour la première fois dans l'histoire et d'ici le milieu des années 2030, je pense que nous pourrons mettre des hommes sur l'orbite de Mars et revenir en sécurité sur la Terre et ce avant de se poser sur Mars" a ajouté le président.

Neil Armstrong (1^er homme à marcher sur la Lune, lors de la mission Apollo XI en juillet 1969) déplore cependant que la NASA dépende entièrement de la Russie, qui fournira des places à bord des fusées Soyouz, pour aller en orbite et atteindre l'ISS. En effet, la flotte américaine vieillissante effectue actuellement une de ces dernières missions, qui devrait durer 13 jours. Ainsi, le 5 avril dernier, la navette Discovery a quitté la terre avec 7 astronautes à bord (dont 3 femmes) pour se rendre sur la station spatiale internationale (SSI), placée en orbite de la terre et occupée continuellement d’un équipage de scientifiques internationaux qui se consacrent à l’étude de l’apesanteur et des rayonnements particuliers à l’environnement atypique de la station. Commencée en 1998, la construction de cette base, constituant un laboratoire hors pair, car excellent observatoire de l’espace, devrait s’achever fin 2011. Ainsi plusieurs vaisseaux vont se relayer pour placer en orbite des composants de l’ISS et assurer le renouvellement et le ravitaillement des équipages à bord. Discovery fait partie de ces missions, dont 3 autres devraient lui succéder d’ici fin 2010 : Endeavour en mai, Atlantis en juillet, et Discovery à nouveau en septembre.

Pour aller plus loin : Articles ici, ici, ici et là.

Comments

[Sceptique]

La situation à laquelle Obama semble se confronter nous est familière: faut-il maintenir un service public devenu inutile ou inadapté, pour les emplois qu'il a générés? Et cela, à l'échelle des USA!
Il y a un certain nombre d'impasses sur la voie des vols habités de plus en plus lointains. Les risques pour la vie des astronautes, les problèmes de santé physique et mentale liés au confinement et à la solitude dans l'espace, des mois pour aller, des mois pour revenir, ne sont pas négligeables. Il y a une frontière à prévoir, c'est la dépense d'énergie nécessaire pour des destinations de plus en plus lointaines. Elle serait exponentielle, promise à dépasser les ressources de l'humanité.
C'est pourquoi des scientifiques, comme Claude Allègre, conseillent vivement de renoncer aux vols habités et à recourir aux engins automatiques non récupérables. Je pense que c'est la solution la plus raisonnable, bien qu'elle soit la plus frustrante. Pourtant, nos chercheurs et ingénieurs font des merveilles.