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10 avril 2010

Désamour de la pilule contraceptive ?

pilulesC’est le thème d’un des articles publiés sur le site du magazine Elle aujourd’hui. Il semblerait que les jeunes femmes se lassent de cette méthode contraceptive, jugée trop contraignante. L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a publié un rapport récent allant très clairement dans ce sens : « La prise quotidienne de la pilule tend à être perçue comme une contrainte (…) et une lassitude tend à s’installer avec le temps. Un rapide calcul montre que la prise de la pilule par une femme pendant la durée de sa  vie féconde, de 17 à 50 ans environ, représente la gestion au quotidien de plus de 8 000 comprimés. Ceux-ci doivent être absorbés trois semaines sur quatre sans aucun oubli, sans épisode de diarrhée ou de vomissements, sans décalage horaire, en respectant rigoureusement l’intervalle de temps entre deux plaquettes. On comprend, au regard de ces faits très concrets, la difficulté d’effectuer un tel parcours “sans faute”. »

  

L’oubli de pilule, qu’il soit un acte manqué ou qu’il n’en soit pas un, est un phénomène fréquent, puisque, selon une enquête parue en 2007 (« Contraception : que savent les Français ? » Enquête de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)), une femme sur cinq l’oublie au moins une fois par mois. Ce qui fait dire à Nathalie Bajos : « Plus les femmes sont impliquées dans le choix de leur méthode de contraception, plus elles en sont satisfaites et moins elles connaissent d’échecs. » Il y a quelques années, un spot du ministère de la Santé disait : « La meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit ! » « Encore faut-il que l’on puisse vraiment avoir le choix », ironise Martin Winckler.  


Ainsi pour certaines femmes, le désamour de la pilule est aussi une sorte de rébellion contre la normativité française en matière de méthode contraceptive, qui n’a d’ailleurs nul équivalent à l’étranger. En effet, les femmes sous contraceptif ayant choisi la pilule ne représentent que 8% dans le reste du monde (Nations unies, World Contraceptive Use, 2007), tandis qu' « il existe en France une norme contraceptive de fait, décrit Nathalie Bajos. On commence sa vie sexuelle avec le préservatif. Dès que la relation de couple devient stable, la pilule prend le relais et, enfin, on se fait poser un stérilet après avoir eu le nombre d’enfants qu’on voulait. »

 

En outre, si la pilule reste le moyen de contraception le plus usité en France aujourd’hui (60% des femmes sous contraceptif l’utilisent), il semblerait qu’elle voit son image évoluer. Les femmes ont aujourd’hui plus conscience des aspects contraignants de la pilule, qui était surtout perçue comme « libératrice » dans les années 70. LIgas  note par ailleurs que « La montée des préoccupations écologiques, qui développe une aspiration à des méthodes “naturelles”, et la crainte des effets à long terme d’une imprégnation hormonale (…) alimentent un climat de suspicion, voire de ras-le-bol », qui a également fini par amener certaines femmes à plaquer leurs plaquettes.

Pour aller plus loin : voir le dossier Elle ici, rapport de l’Igas .Vidéo interview de Nathalie Bajos sur un état des lieux de la contraception en France ici. Contraception.

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