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9 février 2010

Différences face au stress et à l'empathie

empathieUne étude récente a montré que ces différences face au stress et à l’empathie auraient pour origine le gène (OXTR) codant le récepteur à l’ocytocine. Ce gène existe sous deux allèles différents, appelés A et G, car ils ne diffèrent que par un maillon (une base) de la chaine nucléotidique, l’Adénine A, ou la Guanine G. On peut donc présenter les combinaisons d’allèles suivantes au niveau du récepteur à l’ocytocine : AA, AG ou GG.

L’ocytocine, synthétisée en grandes quantités par la femme enceinte ou allaitant, enclenche les contractions lors de l’accouchement et favorise la reconnaissance entre la mère et l’enfant. Il a été démontré que des individus à qui on administrait de l’ocytocine par voie intra-nasale présentaient des comportements plus généreux et une plus grande capacité à lire dans les yeux, qu’un groupe témoin n’en n’ayant pas reçu. Par ailleurs le stress, comme l’empathie, sont influencés par l’ocytocine, qui agit à la fois sur la partie neuroendocrine du stress en freinant la production de cortisol (hormone généralement libéré notamment suite à un stress) et sur le cerveau au niveau des bases neurologiques de la cognition (dont l’empathie fait partie). Plusieurs études ont montré par ailleurs que la présence de l’allèle A au niveau du récepteur de l’ocytocine favoriserait l’apparition de cas d’autisme.

Ce basant sur ces constats, les chercheurs ont utilisé le test de Simon Baron-Cohen, appelé « Test de lecture dans les yeux » * pour mesurer le niveau d’empathie moyen de 200 sujets, répartis en 2 groupes : les individus AA ou AG d’une part et d’autre part les GG. Ils ont alors constaté que les femmes étaient plus douées pour deviner les pensées d’autrui que les hommes, mais que tous sexes confondus, les sujets GG présentaient une empathie supérieure aux autres. De la même façon, ces individus parvenaient à mieux à garder leur calme en situation de stress (suite à un cri strident), avec concrètement une augmentation moins importante du rythme cardiaque par rapport au groupe d'individus AG ou AA.

Cette étude est intéressante, car elle met en évidence des causes génétiques à des états psychiques difficilement objectivables, mais il est entendu que les facteurs environnementaux et sociaux jouent un rôle majeur sur l’empathie, la confiance et la communication de façon générale. Il faudrait à présent étudier la répartition des différents allèles selon le sexe afin de voir s’il existe une prédominance de l’allèle A chez l’homme.

   

Pour aller plus loin :

Article Pour la Science ici, article sur l'ocytocine ici.

   

* Simon Baron-Cohen, The essential difference; the truth about the male and female brain, Basic Books, 2003, 271 pages)

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